Depuis quelques jours Calamity (après le gremlin, la commerciale Air France et la Dame boyau, celle qui ronfle et qui se vide, comme dirait Jacquot, on avait le bruit et l’odeur) a une nouvelle coloc. Mais la nouvelle coloc, elle est au top, on pourrait presque faire la fête et picoler, mais les drôles de dames ne nous servent que des yaourts, de l’eau et de la compote. Pas très fun pour une soirée boule à facettes et ABBA. Les drôles de dames, elles sont fantastiques, bon parfois elles nous réveillent pour prendre la température, et ça c’est pas rigolo. Mais souvent les drôles de dames chantent, dansent, prennent sur leur temps pour nous serrer très fort la main pendant les crises, nous regarder dans les yeux pour nous rappeler qu’on est une femme qui a mal et pas seulement un corps ou un numéro de chambre qui souffre.
Les drôles de dames sentent bon, les drôles de dames sont belles, les drôles de dames sont indispensables, et les drôles de dames on les aime fort avec ma coloc, parce que elles, elles n’ont pas peur de nos larmes et de nos états d’âme et c’est sûr elles ont de belles âmes, les drôles de dames. Et les larmes, elles arrivent tous les matins, elles sont plus régulières que les TER de banlieue. Les crises de Calamity, c’est pire qu’une rame de métro, elles arrivent à heure fixe, même pas une grève de cheminots à l’horizon, tout fout le camp, ma pauvre dame. Alors même si le doc, il connaît son métier, Calamity, un poil pénible, répète chaque jour, qu’elle sent un truc pas net dans sa bouche, un truc aux dents.
Les gars de la science se sont penchés sur le « Cone beam » de mars et à part une petite carie riquiqui qui va se tenir tranquille encore quelques temps, tout est sous contrôle. Mais toujours pénible Calamity qui insiste, le doc finit par prendre rendez-vous avec un dentiste dans l’hôpital. Pendant ce temps Super Coloc souffre. Elle aussi a subi la fameuse ponction et les effets indésirables ne la lâchent pas, c’est comme un ancien amoureux qui ne lâche pas l’affaire, comme un pou qui s’accroche aux cheveux de Pierre-Kévin, comme la morve qui tient au nez de Jean-Bryan. L’interne est venu avouer sa responsabilité, il aurait utilisé une aiguille pour dos vieux, plissé et un peu rance, alors que Super Coloc elle a un dos jeune, bronzé. La boulette !
Mais Grand Manitou, il a une solution, un truc terrible, un goupillon, une narine et hop on stimule.
- Allez ma poule, va te faire stimuler le ganglion.
Elle est à peine partie, que voilà mon taxi pour l’opération dentiste. En piste Calamity, une visite chez le dentiste en pyjama, ça ne se refuse pas. Hummm dans l’ascenseur, une décharge, puis une deuxième, une crise qui s’annonce… Vin Diesel s’affole, il veut faire demi-tour. Tututututu, la morphine ne marche plus, alors on respire Vin et on roule. Calamity respire fort, entre le petit chien et l’ours des cavernes. Vin s’inquiète, mais Calamity qui ne parle plus, lui montre le chemin. Ouf on y est ! Évidemment la dentiste se fie aux examens précédents, ne voit rien non, mais elle met la main sur l’épaule de Calamity, elle voit la douleur dans ses yeux, entend le ras le bol dans sa respiration. Alors hop une petite radio de carie riquiqui. Arghhhh mais c’est un cap, une péninsule… La fourbe a triplé de volume, sans rien dire, sans rien demandé, une vraie squatteuse. La dentiste magicienne, enfile sa cape, sort sa baguette.. Ah non zut c’est une pince.. Dehors la clodo ! Un fil, deux, trois nœuds et zou ! Calamity retrouve Vin, qui a l’air rassuré. Bon Grand Manitou est content, mais il ne va pas lâcher Calamity comme ça. Encore quelques jours avec Grand Manitou, Junior, l’interne, et les drôles de dames.