Ahhh le jour de la rentrée, toujours de bons moments. On se raconte les petites histoires des vacances, ce que l’on a fait. En gros les grasses matinées et les journées devant les écrans. Mais parfois au détour d’une série Netflix, on peut tomber sur une pépite.
C’est au tour de Choupinouich, il nous raconte son escapade en Angleterre avec Pôpa et nouvelle copine de Pôpa. Comme à son habitude il précise bien « nouvelle », parce que ce qui a de bien avec Pôpa c’est que c’est toujours un nouveau copain. Pôpa aime la nouveauté, le feu brûlant de la passion. Dès que la flamme devient flammèche, la nouvelle copine devient ancienne copine et hop au feu les pompiers !
Donc nous voguons gaillardement sur les flots en direction de la perfide Albion en compagnie de nos 3 aventuriers. Et je pose naïvement la question : - Tes soeurs ne vous accompagnaient pas pour ce chouette voyage ? -Non , on était que 4. Quatre ? Un doute m’assaille. La future nouvelle copine de Pôpa était-il déjà du voyage ? - 4 ? Mais tu m’as dit… - Ah oui c’est parce qu’il y avait le cousin de la nouvelle copine de Pôpa. Pas mes soeurs, donc on était 5 .
Arghhh ! Maintenant les voilà 5 ! Ce qui me rassure c’est l’œil rond de son voisin qui malgré ses lacunes en maths commence à trouver l’affaire un poil mal engagée. Donc on reprend.
- Mais tu ne nous as pas dit 4 tout à l’heure ? - Ah ouich ( léger défaut de prononciation du petit gars qui le fait passer pour un auvergnat prêt de ches chous ), mais il y avait aussi ma petite soeur parce que ma grande soeur était en Allemagne avec ma mère ( comme vous l’avez remarqué le défaut de prononciation sus cité ne concerne que la fin du ouich. Satanée intempérance de la langue de Choupinouich !).
C’est le moment de faire un point d’étape, nous sommes partis d’un voyage en Angleterre à 3 sans soeurs pour finir à 5 avec le dit cousin. Comme dirait l’autre « Nous partîmes 500 mais par un prompt renfort… ».
On passera sur la visite de Londres et de son stade Wembley qui n’ont qu’un intérêt limité pour ceux qui ne sont pas fans du ballon rond. Les soirées en Écosse furent bien plus joyeuses et désaltérantes. Les visites régulières et quotidiennes au pub furent l’occasion d’en apprendre plus sur les mœurs des autochtones. J’ai donc découvert grâce à l’analyse fine et circonstanciée du garçon que nous, français étions les bienvenus dans les pubs écossais grâce à notre cousinage avéré avec les habitants de cette lointaine contrée.
Et oui car si vous ne saviez pas encore, nous avons tous la chance d’avoir un cousin écossais, ce qui nous préserve de l’affreux sort réservé aux anglais qui eux étant du côté allemand ( et non sortis de la cuisse de Jupiter) se voient, sans autre procès, refuser l’accès à ces lieux de perdition houblonnés parce qu’ils sont justement voisins du côté allemand. Alors oui, le kaiser Guillaume II avait bien des accointances victoriennes mais je ne savais pas nos amis à kilt si tatillons sur le pedigree de leur clientèle. Mais soit passons.
Après cet interlude ethnographique, le voyage du retour fut lui aussi un grand moment : la fête d’Halloween. La fameuse fête durant laquelle il s’agit de se déguiser en n’importe quelle créature capable d’effrayer la mamie d’à côté jusqu’à lui faire péter la mise en plis. Le but ultime étant de lui piquer ses derniers cachous Lajaunie. Voilà donc notre Choupinouich, prêt pour la soirée du siècle. Enfin je le suppose car il s’apprête à nous raconter sa soirée, sourire aux lèvres et étoiles dans les yeux. - Dans le bateau c’était Halloween. - Ah oui, et tu as fait quoi ? Une fête ? - Ben j’ai tapé aux portes -Aux portes des cabines ? - Ouich. Je sais, ça paraît interminable comme conversation, mais Choupinouich adore le suspens, il ménage ses effets. - Rhoo et les passagers ont eu peur ? - Ben non. - Mince, ton déguisement ne faisait pas peur ? - Ben non, je n’étais pas déguisé.
Choupinouich aurait-il un problème de confiance en soi, parce que oui il n’a pas un physique facile d’ado, mais de là à supposer que son sourire et son acné peut faire trembler son voisin de chambrée, c’est un peu audacieux. Il me semble plus probable que le gaillard a juste un problème d’organisation .
- Donc tu n’étais pas déguisé ? Mais as-tu eu des bonbons quand même ? - Ben non.
Léger blanc, il semble déçu, alors je tente une explication.
- Peut être que c’est parce que tu n’étais pas déguisé ? - Je ne sais pas mais un monsieur m’a dit qu’on n’était pas le jour d’ Halloween, alors c’est peut être parce que je me suis trompé de jour.
Fine analyse digne d’un Maigret, de retour du pays de Sherlock.